A Moscou, le tsar Poutine fait et défait les fortunes. Mais certains oligarques déchus ne se laissent pas faire. Réfugiés à l’étranger, ils exigent – et parfois obtiennent – des dizaines de milliards de réparation.
Bientôt ruiné par l’effondrement du prix du pétrole et les sanctions internationales, Vladimir Poutine va-t-il devoir encore passer à la caisse ? Déjà condamnée, en juin 2014, à payer une indemnité record de plus de 50 milliards de dollars (47 milliards d’euros) dans l’affaire Ioukos, la compagnie pétrolière du milliardaire Mikhaïl Khodorkovski, la Russie va-t-elle maintenant devoir aussi indemniser Sergueï Pougatchev, un autre de ses oligarques tombé en disgrâce?
Ancien très proche ami de Poutine mais devenu critique du régime, Sergueï Pougatchev, 52 ans, réclame devant la cour arbitrale internationale de La Haye, 12 milliards de dollars (11 milliards d’euros) à la Russie qu’il accuse de l’avoir « dépouillé » de ses biens.
Sergueï Pougatchev, ex-sénateur de la région de Touva, dans le sud de la Sibérie, avait bâti un empire en Russie. En 1992, il avait fondé la Mejprombank, devenu au début des années 2000 l’une des principales banques du pays. Il développe jusqu’en 2010 le groupe OPK qui regroupe notamment plusieurs chantiers navals et une entreprise d’exploitation de charbon à coke (EPC). Il a aussi investit en France, notamment dans l’immobilier de luxe. En 2007, il prend le contrôle de la marque française d’épicerie fine Hédiard et, en 2009, il permet à son fils, Alexandre, de prendre la direction du quotidien « France Soir ». Mais les Pougatchev échouent à redresser ces deux emprises à la dérive.
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